Certains clubs de D1 féminine veulent poursuivre le championnat, d’autres préfèrent attendre encore un peu. Les Spirou Ladies sont plutôt du deuxième avis. Malgré l’envie de jouer, la santé doit primer sur le reste selon la direction carolorégienne.
Les Ladies n’auront joué que deux matches avant que le championnat ne soit temporairement suspendu. Plusieurs formations de Division 1 ont demandé à continuer la saison en respectant un protocole très strict. Pourtant leader du classement avec deux victoires en deux matches, le club carolo n’est pas de cet avis.
« Nous avons eu une réunion avec la fédération vendredi dernier. Les avis sont très divergents. Nous pensons que la santé et le bien-être passent avant le sport. Nous avions pourtant beaucoup d’objectifs sur le plan sportif, mais ils doivent passer au second plan », explique Vincent Penant, le manager du Spirou.
Reprendre le championnat en suivant un protocole établi coûte bien évidemment de l’argent et tous les clubs ne peuvent pas se le permettre. « On a investi beaucoup dans l’équipe cette saison. Réaliser les tests et mettre en place toutes les autres mesures coûterait l’équivalent de deux joueuses. J’ai toujours prôné une professionnalisation de la D1, mais il faut le faire au bon moment. »
Pas de descendant
À cause de ce clivage entre les équipes qui veulent poursuivre et celles qui veulent patienter, la fédération a proposé un championnat à deux vitesses. « La D1 serait divisée en deux poules. Il y aurait ceux qui veulent recommencer d’un côté et ceux qui sont de notre avis de l’autre. Pour notre poule, la reprise est, pour le moment, fixée au 9 janvier après une réévaluation de la situation le 15 décembre », informe Vincent Penant.
Dans ce cas de figure, il n’y aurait pas de playoff, pas de barrage et pas de descendant à la fin de la saison. Les compteurs seront remis à zéro dans les deux groupes. « C’est triste qu’il n’y ait pas d’uniformité. Je comprends que certains veulent jouer parce qu’ils ont des objectifs notamment sur la scène européenne, mais les compétitions européennes iront-elles au bout ? Cette situation démontre un manque de solidarité de la part de certains clubs », regrette le manager carolo.
Reprendre en août 2021
La volonté de reprendre à tout prix le championnat est incompréhensible selon l’entraîneur des Ladies, Tom Poppe. « C’est insensé de prendre des risques pour jouer au basket dans la situation actuelle. Les hôpitaux sont débordés, les gens craignent pour leur santé et six clubs décident de reprendre en suivant un protocole. C’est ridicule. »
Et le T1 sambrien de poursuivre : « Il n’y a qu’en Belgique que l’on décide de changer les règles en cours de saison. Ici, on fait les lois au fur et à mesure. »
À l’arrêt au moins jusqu’à la fin de l’année, les Ladies vont tout de même essayer de se maintenir en forme du mieux qu’elles peuvent. « Nous avons une très bonne structure dans le club et nous allons pouvoir suivre nos joueuses. Elles vont courir, faire du vélo, etc. toutes seules et sans contact. La priorité reste cependant que tout le monde soit en bonne santé. Après, on reparle de sport. D’ailleurs, selon moi, on ne devrait reprendre qu’en août 2021 », conclut Tom Poppe.
PAR THIBAUT DI ZINNO | PUBLIÉ LE 2/11/2020 À 16:37 - La Nouvellegazette